- inexistence
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1 ♦ Didact. Fait de ne pas exister. « Je compris qu'il n'y avait pas de milieu entre l'inexistence et cette abondance pâmée » (Sartre). Inexistence d'un personnel d'encadrement (⇒ absence) , d'une loi. ⇒ vide (juridique).2 ♦ Dr. Défaut d'existence d'un acte juridique (cf. Nul et non avenu) résultant de l'absence d'un des éléments constitutifs essentiels à sa formation, ou de la présence d'un défaut flagrant. Théorie de l'inexistence du mariage entre deux personnes du même sexe.3 ♦ Caractère de ce qui est sans valeur. ⇒ nullité. L'inexistence de son apport, de ses arguments.⊗ CONTR. Existence. Importance.inexistencen. f.d1./d DR Défaut d'existence. Inexistence d'un testament.d2./d Caractère de ce qui est inexistant (sens 2).⇒INEXISTENCE, subst. fém.A. — Caractère de ce qui n'a pas d'existence. Des coups de pioches et de pics, ça et là, nous avaient démontré l'inexistence d'une ouverture quelconque (G. LEROUX, Mystère ch. jaune, 1907, p. 54). La mort permet de toucher du doigt l'inexistence de l'existence (AUDIBERTI, Quoat, 1946, 2e tabl., p. 49) :• Tous les athées de Sade posent en principe l'inexistence de Dieu pour cette raison claire que son existence supposerait chez lui indifférence, méchanceté ou cruauté.CAMUS, Homme rév., 1951, p. 55.♦ En partic. Absence de la conscience d'exister. Je veux dire que ces étrangetés continuent : ce sont brusquement des sensations profondes d'inexistence (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1920, p. 479).— DR. Caractère d'un acte juridique qui n'a pas d'existence, en raison de l'absence d'un élément constitutif. Synon. nullité. (Dict. XIXe et XXe s.).B. — P. exagér. et fam. Absence d'importance. L'impuissance sans nom d'Oreste devant Hermione, l'inexistence même d'Hermione devant Pyrrhus (MAURIAC, Vie Racine, 1928, p. 109). Pourquoi, conscient de mon inexistence, suis-je, sans qu'un sentiment d'orgueil soit la cause de cette ardeur, si violemment incité à en sortir? (J. BOUSQUET, Trad. du silence, 1935-36, p. 26). Ces tableaux, les seuls qui répondraient à la définition théorique du réalisme, ne feraient que traduire la totale vacuité, l'inexistence des hommes qui les auraient peints (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 250).REM. 1. Inexistentialité, subst. fém., hapax. Le philosophe (...) monte parfois dans l'inexistentialité futile (...) d'un autobus (QUENEAU, Exerc. style, 1947, p. 89). 2. Inexistentiel, adj., hapax. Il [l'humanisme bourgeois] prétend à une paix sans conflit, indéfiniment dans une harmonie et une satisfaction perpétuelle, à l'image de l'homme inexistentiel du rationalisme (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 68).Prononc. et Orth. : [
], [-ne-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1609 (P. CAMUS, Les diversitez, t. 2, 242 v° ds DELB. Notes mss); 1738 dr. (Causes célèbres et intéressantes ... recueillies par Gayot de Pitaval, t. 6, p. 480). Dér. de existence; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 55. Bbg. GOHIN 1903, p. 283.
inexistence [inɛgzistɑ̃s] n. f.ÉTYM. 1609, dr.; de 1. in-, et existence.❖0 Toutes choses, doucement, tendrement, se laissaient aller à l'existence comme ces femmes lasses qui s'abandonnent au rire (…) Je compris qu'il n'y avait pas de milieu entre l'inexistence et cette abondance pâmée. Si l'on existait, il fallait exister jusque-là (…)Sartre, la Nausée, p. 162.♦ Dr. « Défaut d'existence d'un acte juridique résultant de l'absence d'un des éléments constitutifs essentiels à sa formation » (Capitant, Voc. juridique). || Théorie de l'inexistence du mariage entre personnes du même sexe.2 (Déb. XXe, d'après inexistant). Fam. Caractère de ce qui est sans valeur. || L'inexistence de ses arguments. — (Personnes). || « L'inexistence même d'Hermione devant Pyrrhus » (Mauriac, Vie de Racine, p. 109, in T. L. F.).❖CONTR. Existence.
Encyclopédie Universelle. 2012.